Je me demande

Si ta chair entend tous les mouvements

Que je quémande

Je me demande

Toutes ces questions en l'air

Et ces poussières qui redescendent

Je dispose

En interrogeant les traverses et les ondes

Mes doigts sur ta rose

Je m'éparpille

Dans les infinis des rencontres

Est-ce que je te fais honte ?

Je me demande

Te regarder m'enfouir

N'est-ce pas là ton désir?

Je me demande

Comment réapparaître 

Quand disparaît la légende

Je n'ai pas de réponses

Entre tes lacs

Et je m'enfonce

Et ils finissent par partir

Le monde n'aime pas les vides

Lorsqu'on ne remplit plus son creux

Le ventre n'a plus le cœur à rire

Ni à écrire

Tous ces poings mis de côté

Tant et pendant

Tant d'années

Reviennent en instantanés

Alors, vieux clichés

On finit par rejoindre

Ceux qui nous ont précédés

Je pourrais parler 

Pendante dehors

Avec mes nerfs noués

Autour de tes détours

Je pourrais parler

Des heurts 

Endurants

Des mille tourments

Mais je me tais

 Le silence est

Sait

 Est éloquent

Je suis le cercle

Et tu m''entoures

Je n'ai que l'âme

De retour

Tu es mon socle

Et moi ta tour

Tu es mon très exact

Atour

Comme l'heurt

Me pend

Aux dedans

Tu es très exact

Dans tes pour

Moi je m’épand

Et je tourne

Rien ne vient stopper

Mes détours

Hors de toi

Mon amour

Tu me demandes

Pourquoi je regarde

 Tes yeux

Ce choix que j'ose

Tu me demandes pour quelles raisons

Je me pose

Sur tes yeux verts d'eau morose

Ne vois-tu pas

Comment j'absorbe tes reflets

Pour porter les miens

Au plus haut

Au plus beau

Au-delà des eaux de mes proses

Vois, car je ne parle pas

Il n'y a pas d'autres propos

Entends mes ecchymoses

Se déliter contre ta gnose

Absous-moi 

Je ne pêche qu'en attente

D'une éclaircie

De tes non-dits

Voilà ce qui arrive 

Lorsqu'on ouvre

Les caveaux

Ma mère

Avec ses traits redevenus lisses

Et moi

Qui n'ai pas grandi

Voilà comment se compte

Sans rebours

Cette histoire

Je serai toujours

Sa petite fille

Pour qu'elle

Reste à jamais

Ma maman chérie

Rien d'autre...

Viens contre moi

Que je te plaque

Quand tu me contres

Ce mur

Pur et dur

Reste contre moi

En contrepoids

Quand je m'effondre

Sans pieds

Sous pierre

Raconte-moi encore

Nos soirs

Nos désirs noirs

Dessine-les moi

Dans tes murmures

Tu as entendu

Toi aussi

Ces silences

Que je tais

En ultra sons

Tu as senti

Dis, toi aussi

Ce souffle

Audible

Gonflé à l'hélium

Tu as touché

De tes lèvres

Mes mots inscrits

Tous mes écrits

Plantés à vif

Tu m'as vu

Aussi

Perdre l'envie

Chercher les sens

Tourner en boule

L'écho de nos rimes

Sur le même

T'aime?

C'est trop facile

Trop addictif

L'enjeu n'est pas

Reproductible

C'est déjà toi

Ces "moi"

Qui s’emboîtent

Matriochka

C'est encore toi

Ces lois

Qui me mettent en boîtes

Baba Yaga

C'est toujours toi

Même au loin

Qui me revient

Nul besoin

D'autres

Que Toi

 A l’intérieur

Tu n'as pas peur

Dans le terrier

Tout est tamisé

Les marques sur ma peau

Que ma fureur a laissées

Les marques 

De ta contrariété

De l"extérieur

Sont effacées

Où est la réponse

Et la question

A nos cercles

Circonscrits

A l'intérieur

J'en ai peur

J'aime 

Quand tu nous dénonces

Au creux des silences

Dans les sombres recoins

Qu'articulent nos corps

J'aime

Tes mots qui s'opposent

A nos plaintes

Sans contrarier jamais

Le suc de nos propos

J'aime

Tes voix graves

Et pénétrables

Leurs saveurs

Et nos mœurs

Imprononçables

Crédit photo : Tomagnetik

En un sens

Le mouvement est le même

Mais tous mes sens

Tournent 

Ces négatifs

Attachés aux tracés

En noir

En couleur d'histoires

Pourtant

C'est toujours toi

Que je dessine

Toujours le miroir

L'image réfractée

L'envers des mots

Qui s'empreinte

Dans mes boues 

D'chatte bottée

Nos plus folles espérances

Nos rêves dérangés

Sont sur l'étagère

Enfouis sous la poussière

Avec tapis dans un coin d'ombre

Cette chose mortelle

Qu'on n'ose à peine entendre

Il n'y a pas d'échelle

Dans ces silences composés

Pour noyer les connaissances

Ni de mains portefaix

Pour nier cette abstinence.

Sans sucre ajouté

Je ne parviendrai plus

Au sommet

Je le sais

Plus assez de cœur

Et bien trop de battements

Je n'aurais pas dû tenter de revenir

Ni tenter d'écouter

A cette porte

Sans clefs

Ouverte à tous tes vents

Pour le plaisir

D'autres que moi

Pour tes plaisirs

Qui m'oublient 

Dans l'immédiat.

Bien mal fait pour moi

Je me suis fabriquée

Un cerf volant haut

Mythique

A demi homme

Sans raison

Ni figure

A demi vent

Avec un souffle

Et des gants

Et peu importe

Si j'ai ci-devant

Les mains vides 

Et pleine de sang

Le corps  en pléthore

De bas mouvements

Tu ne laisses rien

En partant

Que mes non-sens

Et mes tourments

Je n'ai rien contre toi

Ni peau, ni moi

Je n'ai que toi

En mirage

Rien pour 

Chauffer ma paume

Que l'aube

Et les heures qui allument

La mèche

Tu vois, 

Je n'explose

Qu'au gré de tes pauses

J'attends

Et tu disposes

Vers tes yeux

S'envolent en fumée

S'évaporent en voluptés

Nos désirs répétés

Dans cet immédiat

Où nos entités

Ont d'autres pensées

Tu détiens ce ciel où je me noie

Ce miroir de choix

L'assemblée de mes croix

Porte dérobée

Les soirs où tu es las

Entre nous deux

Les pauses

Et les silences

Puis cette partition

Nos modes

et leurs accords

Ce n'est pas un jeu

Ni un thème

Quand je te dis

Je t'aime

Rien n'accroche

Ni rayure, ni blessure

Rien ne sort

D'aucun spores

Pas de souffle

Pas de soufre

Tout se fige 

Dans cet instant dément

S'il te plait

Enlève-moi tout ça

Déshabille-moi

Dans le vent

Dans le froid

Que je sente

Que je te sente

Que je te serpente

Escarpé

Entre mes cuisses

Rien n'est trop rude

Je ne suis pas prude

Le désert est trop plat

Si tu me le sers froid

Alors oui

Les beaux vers

Ne sont pas ceux qui mangent les chairs

Quoi que...

Leur goût

N'est pas si délétère.

Les décrire pour le thème

En usant d'anathème

C'est un jeu

Un vœu pieu

Reste...

On affronte seul

Nos envers

On s’éteint seul

Aussi

C'est l'anti-vie

Sans chansons

et sans vers 

Tu vois,

Les mots sont insignes

Nos langues s'y emmêlent

Les mots sont terriers

A 7 lieux de nos pas

Dans d'impossibles dits

On ne se comprend pas

Viens me taire quand

Nos silences délient

Les contre et les pour

De nos peaux à nues collées

 A nos langues emmêlées

Viens contre mon oreille

Donner le ton

Sans d'autres sons

Que ceux qui nous éveillent

Ce qui m’émeut

N'est pas le pure, le bleu, le ciel

Ce qui remue 

Dans tous mes sens

C'est un peu cru

C'est vers tes yeux

C'est dur et lent.

Ce qui me donne

Le ton, la bande, le son

N'est ni beau, ni lisse

C'est presque un vice

Un autre versant

Une autre lice

Où le temps est satrape.

Ce qui m'attache

A toi, à tes mains, à ton souffle

Mes menottes d'antan

Serrées sur tes fragilités

C'est une corde raide

C'est tous nos manquements

A quelques doigts près.

Ne te frappe pas

Les coups trop bas

Ne se voient pas

On glisse dessus

Comme une voile de soi

Posée 

On chavire dessous

Embarquée

De la tête à peu

Ou prou

Ne te bile pas

Rien ne se noie

Dans le noir

Tu peux hisser

Tes mains 

Hors du toi

Tendre en vers

Et contre tous

Le Vent

Te sèmera

C'est dit

C'est vague

Nos écrits s'égarent

Et nos entrains se noient

On doit figer l'espace

Pour briser nos glaces

Le désir est vacant

Le plaisir occupant

Tu ne vas

Que d'où je viens

C'est notre hymne

Lancinant

Ton goût du partage

Aux fleurs des peaux

Je voudrais ne jamais

En pâtir 

Ni en partir pour y devenir

Cette part de moi que tu sursois

On n'apprends rien

De nos jours qui coulent

Nos larmes

Ne sont jamais semblables.

On ne dit jamais rien 

De nos vaillances passées

Ni de nos vies outrepassées.

Jamais

Ma raison n'a le mot

De saison.

Est-ce que je t'ai déjà dit

Combien tu rends mes eaux

Turquoises

Dans mes grands fonds

Sans défaites

Sans me nuire

Est-ce que je t'ai déjà dit

Où je plonge

Quand tes mots m'éclaboussent

Se noient dans ma bouche

Est-ce que je dois te dire

Te décrire, te l'écrire

Et compter à rebours

Sur nos doigts

Ce que je dessine

A l'encre de nos sueurs

Demain

Tu ne prononceras

Rien de sérieux

Tu sais que le rien

N'est qu'à un pas

Qu'à une lieue

Tu sais  que le code

Ne supporte pas l’opprobre.

Il n'y a rien

Ou plutôt si

Il y a toi

Tes courbes 

Que moi seule

J'aligne

Que moi seule

Salive

C'est dire

Que ta peau me cœur

Que ton corps me sueur

Que ta beauté m'épure

D'une pensée en un

Tant pour le vu

Que ça dure

Il y a tes lueurs 

Qui m'allument

Contre cet obscur

Le vert clair

De tes champs

Où je me couche

Où tu m'embouches

C'est un sujet

Où tu me projettes

Où je m'entête

Sans autres lumières

Qu'un demi-siècle

Qui s'éclaire

C'est bissextile ce bruissement de nos soirs

Entre la soie de ta peau sous mes doigts

Et les alanguis cotonneux de nos souffles

Le temps tire sur l'élastique