• Ku

    Ku

    Sur tous tes calices

    A tous mes délices

    J'ai posé mes lèvres ce soir


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  • Calice

    Ouvre-moi 

    Que je puisse

    Entre la langueur de tes cuisses

    Et la moiteur que j'y puise

    Retrouver mes émois

    Quelques douceurs de toi

    Mon peu de foi

    Qui ne se prononce

    Ni à partir

    Ni à s'assouvir

    Pose ta main là

    Ouvre-moi

    Invite-moi

    A entrer dans le chai

    De nos chairs

    A canon

    Et buvons

    Vidons nos lèvres

    En vers

    Et contre nous

      


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  • Sauce in all

    Se faire prier

    Se faire désirer

    C'est la clef 

    D'être aimé

    Et moi, je fonds

     J'émets

    Mes blancs

    Mes manques

    Mes lancinants

    Mes exsangues

    Tu te fais prier

    Tu te fais désirer

    C'est l'usage

    C'est le sage

    Pourtant

    Qu'importe le temps

    La règle du tout 

    Ne mesure rien du gouffre

    Lorsque tu m'ouvres

    Je ne suis déjà presque plus

     


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  • Fontaine

    Toi, tu m'inspires

    Tu m'uses

    Moi, je t'inspire

    Tu fuses

    Tu maîtrises, tu abuses

    Je n'ai que ta peau à mordre

    Pour maintenir le fruit

    De mes écroulements

    Hors de ta bouche

    Sans tes lèvres

    Pour clore le sujet

    Je t'aime

     


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  • Embouteillage

     

    Ce mot, ce thème

    Que je m'avoue

    Pieds au mur, 

    Que tu me susurres

    A un doigt d'être sûr

    Du bien fondé

    De mes démences

    Au-delà des vers

    J'ai un amour

    Que je mesure

    A deux doigts

    D'être mûre

    Que je connaissais

    Avant

    Que je réapprends

    Noyée de faux sarments

    De vies, d'envies

    Moites et absolutives

     

     

     

     

     


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  • Mon maître

    Quand j'épelle

    En infra sons

    Mes soupçons de frissons

    Je sais que tu te demandes 

    Si je suis même

    Dans l'intimité 

    De ce qui te met au monde

    Je sais que là tu te demandes

    Si je suis vraiment

    Ce qui te tend à mon offre

    Moi qui ne raisonne plus

    Que par tes rythmes

    Souchée hors du temps

    Au bout de ton monde

    Dans ton silence bruyant.

     

     

     


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  • Pendant que je délibère

    Mes gestes se délestent

    Se font prendre au vent

    Du large qui me ramène

    Jusqu'aux pores de ta peau

     

    J'en ai plein la bouche

    De cet amour qui me cloue

    Au sol de ta portée

    C'est vrai, je suis enchantée

    Je m'use à t'aimer

    J'ai beau me saouler à l'idéale

    Il n'y a pas de satiété

    Je ne suis toujours pas rassasiée


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  •  

    Qui s'en dédit

    Mon amour,

    Ton souffle arrache mes mots aux silences

    Que j'avais posés en avance

    Putain, 

    Qu'est-ce que j'aime 

    Quand les tiens me disent belle

    Qu'est-ce que j'aime être

    Ton anamorphose femelle

    Quand ton plaisir résonne

    En entrelacs intérieurs

    Quand ton désir m'arraisonne

    Entre lacs supérieurs

    Putain mon amour,

    J'ai ton ancre dans le cœur

     


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  • The wall

    Dans ces murmures

    D'un autre jour, ce soir

    Je vais mourir de croire

    Que je pouvais toucher ta peau

    Je vais mourir de n'avoir

    Pas choisi d'y croire

    C'est le fouet de ta main

    Qui saisit et renoue

    Si froidement sur mes reins

    Si dangereusement lourd

    L’enchaînement de mes jours

    Je vais mourir d'éteindre

    Ex-voto et souvenirs

    Et contre le mur glisser

    A raison sur mes torts 

     

    Photo : ©Harold Feinstein Stripes & Shadows Portugal 1987

     


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  • Sec

    Sec

    Pour oublier, j'ai acheté

    Des monnaies trébuchantes

    Ça m'a sonnée, assommée

    Terrassée, parsemée

    Propulsée et poussée

    Je ne pouvais rien garder

    Pour oublier, j'ai négocié

    Elevé au prix du trépas

    Ma langue exsangue

    Mes mots doux

    Mes mots leurres

    Pour t'oublier

    J'ai tenté

    La tentation

    L'absolue négation

    Rien ne t'a effacé

     


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  • J'ignore si je vais parvenir à me passer de toi

    A faire passer, une énième fois, cette porte qui se claque

    Et mes saignements de nez

    Pour une terre naturelle

    Je ne sais rien de plus

    Que ce qui me plie en-dessous

    De ma douleur de croire

    J'ignore si je vais advenir ou périr, tu vois

    Ou faire passer pour être

    Ces ombres qui me projettent

    En effroi.

     

    Daniel Trindade

     


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  • C'est comme si tes mots

    Me prenaient à la lettre

    Comme si tes lèvres

    Me prononçaient

    En sapience

    C'est tout en répons

    C'est une vague de lames

    Qui se nouent

    Aux rythmes de nos proues

    S’éperonnant  lentement

    Comme si nos fleuves en roman 

    Voulaient se fondre

    Enchaînés 

    Dilués à l'eau douce

    Et à l'encre de nos cris

    Comme si dès le premier abord

    Nos amures

    Coulaient pures

     

     

     


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  • Je vais devoir

    Ôter mes dessous

    Je ne peux pas rester comme ça

    Ton odeur plein les mains

    Je vais devoir

    Laver tous tes mots

    Frottés à l'indécence

    De mes aveux de peau

    Je vais devoir

    Oublier nos goûts

    Passer sous la douche de nos bains nus de bouches

    Mes mèches sont encore imprégnées de ta sueur

    Je vais devoir

    Rincer mon cœur

    A l'eau claire

    En gardant les yeux ouverts


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  • Une prochaine fois

    Mets toi à genoux devant moi

    Lève tes yeux que je me noie

    Je vais trébucher

    Ne me relève pas 

    Surtout ne me ramasse pas

    Laisse moi sur tes terres

    Laisse moi taire mes défaites

    Les mains pleines

    De tes moiteurs de peur

    Sans tremblements

    Sans faux-semblants

    Laisse moi

    Si je meurs de toi

     

     


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  • Qu’as-tu mis dans mon vers ?

    Quelle forme inusuelle

    De pluriel ?

    Tentations

    Moi qui ai tant

    De tendre à réapprendre

    Admonitions

    Moi qui veux tant

    Me rendre sans te prétendre.


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  • D'écrire tes lèvres

    Pourquoi tes lèvres m'enlacent

    Sans peine, sans plume

    Sans mots

    Dis-moi 

    Pourquoi j'empanne

    Mon âme, ma peau

    Sur tes syllabes labiales

    En silence

    Dans le sens

    Inverse 

    De la langue de messe 

     

     


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  • Immuable

     

    Je ne veux rien te prendre

    Je ne peux rien te rendre

    Il n'y a pas de fautes de loi

    Mes journées se comptent en pensées de toi

    Et si ça me roule en billevesée

    Et si ça me floque à l'encre inversée

    Je peux bien te perdre

    Je veux bien m'éloigner

    Ça ne change rien en deçà

    Ça ne retire pas les vagues de mon âme

    Ni les trous dans le sable

    A la place de tes pas

    Il y a des éléments du paysage

    Qui ne changent pas, tu vois

    Comme ces trois lettres-là

    Toi 

     


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  • Ce matin tu te lèves

    Et ta main en appuie sur mes seins

    S'accroche aux rêves

    De mes lèvres qui ne te disent rien

    Du lent sevrage de ma peau

     

    Ce matin, tu me pries

    D'avoir mon retour guerrier

    De ce que je gagne à crier

    A l'assaut

     

    Ce matin, je viens

    Me frotter à tes mots

    Dans la chaleur de mes eaux

     

    Ce matin,  je t'écoute

    Dans cette étreinte un peu floue

     

    Ce matin,  nos vides sont plein de sens 

     

     

    Lorenzo Bernini
    Le rapt de Proserpine


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  • Vérifications

    C'est fermé, verrouillé, cadenassé

    Même sur tes lèvres

    Que je mords dans mes rêves

    C'est inaxé, incessible,

    Inaccessible 

    C'est ta propriété bien gardée.

     

    Du haut des monts 

    De mes mots

    Dans les contreforts

    De mes enfermements

    Tu dors

    Toutes griffes encore dehors

     

    Pourtant j'avais pris soin de tout fermer

    Tout verrouiller

    Tout cadenasser

    De mon coeur à mes pieds

    Pour t'oublier

     

     

    Photo de James Hilgenberg

     


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  • Je ne peux pas me taire

    Je te parle encore

    Je te met en mots

    Je redessine sans fin les sons

    Qui me viennent sans toi

    Comme des voix

    De pierres lourdes et muettes

    Je te lançe au nez de tous les autres

    Désespérement

     

     


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  • Vases communicants

    Remplir mon temps 

    De ton assentiment

    Des pardons à venir

    Même lents, même pire

    Etouffés, silencieux

    Pris dans la buée de nos yeux

     

    Remplir mes pensées

    Les abreuver, les noyer

    Oh, je n'aurais jamais dû t'aimer

    Ni te dire de partir

    Ni me suspendre pour finir

    A tes larmes ravalées

     

     


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  • Vertigo

    Tu m'allais comme un gant

    Je sentais tes contours

    C'était tellement plaisant

    J'y sentais l'amour

    Tu sais, cet entrainement

    Ces battements de tambour

    Qui laissent le coeur en sang

    Mais qui font nos jours

    Nos pleins et notre existant

     

     

     


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  • Je n'avais pas mon habit de nuée

    Tu m'as déshabillée

    Tous les yeux sur moi retournés

    Je riais à gorge dévoyée

    Sous tes souffles emmêlés

    Parce qu'ils allaient me le faire payer

    Rien ne m'a stoppée 

    Tout m'y a poussée

    Contre toi, appuyée

    Ma chute comme une évidence

    Dans cette étrange danse.

     

     


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  • Ce soir

    Je veux bien être ton souffle caché

    Celle que tu prononces en secret

    La honte de ta vie

    L'inaudible enfouie sous ton oreiller

    On ne le dira pas

    Je m'effacerai sous toi

    Tu te couleras dans moi

    Nous n'existerons plus que pour 

    Plus rien autour

     


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  • Tu veux que je te dise 

    Ce qui trébuche en moi

    Pourquoi tu protègeais

    Les dix-sept prime-temps

    Que je n'avais pas

    Pourquoi tes mains tremblaient

    Tellement

    Pourquoi ton regard au fusain

    Convoitait tant

    Les ombres du mien 

    Tu veux, dis, hein ?

    Que je te recompte

    de dix à rien 

     

     


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  • Nos espoirs sont trop grands

    Pour contenir tous ces Toi

    Là-dedans , ils divaguent

    Tirent à droite, au centre, au coeur

    Si vastes soient-ils de cette amplitude

    Qui ne désemplit pas

    Qui se déplie en moi

    Ils ne laissent rien d'autre

    Qu'une plume

    Pour l'écrire

     


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  • Je ne suis pas fatiguée

    De m'éreinter à

    De m'épuiser de

    Je suis tendue

    Sur l'arc de tes modalités

    Sans sourciller, je me fiche

    De la normalité

    Toi, tu dors

    Enfermé

    Dans le monde des esprits 

    Dans tes rêveries

    Moi, je reste éveillée 

    Je suis livre, tu vis

     

     

     


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  • Surface

    Tu me balances

    Quelques mots nus

    C'est si menu

    Si peu pesant

    Un peu comme devraient s'envoler les amants

    Avec leur sens

    Et rien de plus

     

     


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  • Caddy

    Tu croyais

    Que je n'aurais plus besoin de rien d'autre que toi

     

    Tu croyais

    Que j'étais esclave de tes mains, de tes reins

    Allez, que j'étais ton humble

    Que j'étais ton rien

     

    Tu avais des croyances

    Des sentences

    Des couperets durs 

    Comme l'ignorance

     

    Moi, j'avais mes absences

    Pour ignorer  tes manigances

    De me laisser les ordures

    A charge de revanche

     

    Puis j'ai retroussé mes manches

    Pour m'enfoncer 

    Aussi loin que j'y pense

    Dans l'inconséquence de nos romances

     

     


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  • Mes mots sont en rupture de blanc

    Ils ne se rendront plus à 

    L'esprit que je te tends

    Il n'y a plus d'anges

    Pour nous tirer  les ailes

    Nous sommes dans des dimensions parallèles

    Je n'arrive plus à toucher tes mains

    Tu as coupé nos liens

     

     

    © André Carrara


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