• Je ne m'y fais pas

    Quelque chose en moi résiste à chaque fois

    Il y a grincements, hurlements

    Le froid du vent me mord les dents.

     

    D'en haut me hurle le vent

    Des mots délires désespérants

    Pour que je garde encore la foi

    Alors qu'en bas, tu n'y es pas.

     

    Je ne m'y fais pas

    Tu vois

    Je ne m'y fais pas

     

     


    votre commentaire
  • Il était allongé là, au milieu des paquerettes, le corps aussi tendu qu'un arc de compétition. Rien n'était relaché dans son attitude, comme d'habitude. Et elle, elle le regardait étaler son mépris souriant, son rire d'adolescent, appuyé sur un coude, un flanc contre l'herbe, sa chemisette d'été collée contre son torse maigre.

    Elle se disait qu'il n'était pas vraiment beau comme ça. Même pas beau du tout, pour tout dire. La beauté n'était pas une chose qui lui collait à la peau, c'était certain. Mais plus elle se disait ça, plus elle l'aimait d'avoir ce charme de ne pas l'être, plus elle avait envie de tendre la main pour rabattre sur sa taille ce bout de chemise qui virvoltait au vent, d'un geste maternel, ingénu qui lui permettrait peut-être d'effleurer sa peau.


    votre commentaire
  • Ubiquité

    Viens, suis-moi,

    Reste avec moi

    Revenons sur ce point-là

    Au tout début, tu vois :

    Là, je n'ai pas encore dit ce que je ne dois pas

    Là, tu n'as pas encore fui cette vérité-là.

    Ici, il n'y a que toi et moi.

    Tu es venu ce soir et je reste avec toi

    Nos regards sont tenus et ténu le lien qui les retient.

    Viens, suis-moi, 

    Reste avec moi et vois :

    Ceci n'est qu'un souvenir

    Qui ne veut pas mourir.

     

     

     


    votre commentaire
  • Reverse

     

    Lorsque je pense à tout ça,

    Ma peau devient douce.

    Elle se tend,

    S'imagine

    Se renait,

    Devient pêche, 

    Un fruit de mer.

     

    Même si je m'en empêche,

    Elle me sort de mes gonds

    M'envoie en ville, 

    S'éclaire, 

    et comme un phare, 

    Ma peau s'attire des peaux satyres.

     

     

     


    votre commentaire
  • Trash

     

    In my own way,

    In your eyes,

    I'm being less than trash,

    Trekking on my knees beneath your skin

    For staying aware of my despair,

    For a kiss on my dream 


    votre commentaire
  • Le poids des mots

    Je vous écris ce petit mot,

    Qui n'est pas si petit en fait,

    Car j'en ai le cœur gros

    Et je pèse mes mots

    Avec le poids de ses silences

    Qui me balance entre cœur et non-sens.

     

    Parfois, on perd la signification des choses :

    On pense la savoir,

    On s'imagine que ce savoir est là,

    Puis, on le perd,

    Il se perd,

    Il disparaît comme un homme qui se noie.

    On se retrouve seul sur la berge,

    De l'eau plein les bras,

    A embrasser l'air,

    Ce vide,

    Où aucun visage ne reste pour accrocher nos regards,

    Où aucun lieu ne peut accueillir nos amarres.


    votre commentaire
  • Désincarnation

    Oui, j'ai été tentée comme d'autres

    par la réclusion à perpétuité.

    Non par croyance, mais par silence,

    Pour pouvoir à l'abri dénouer mes liens,

     

    Reprendre mon esprit à l'infini.

     

    Plus de compte à rendre :

    Mes pas comptés qu'ils soient faux ou pas

    Uniquement pressés à suivre mon chemin de pensées.

     

    Plus d'arythmies qui collent le cœur à celui du monde.

     

    Oui, m'enfuir sous une robe

    Dans le silence des Carmes

    Qu'on me laisse enfin seule, en paix,

    Avec mes larmes,

    Avec mes tumultes,

    Mes chairs et mon âme.

     

     

     

     

     

     

     


    votre commentaire
  • Desert

     

    Il y a de la buée sur mon corps

    Comme tous les matins

    Le moindre souffle

    Glace  mes efforts,

    J'ai vraiment peur.

     

    Entre tendre et détendre,

    Il me faut voir plus loin que le bout de mes doigts

    Il me faut étendre ma peine

    Jusqu'en dehors de moi

    Vers toi...

    Sans être soufflée de la scène.

     


    votre commentaire
  • Longtemps après qu'il soit parti,

    J'entendais toujours son cœur battre,

    Dans mes poignets,

    Dans mon cou,

    Le long de ma joue.

    C'était pire qu'un écho :

    Une vibration, 

    Une tentation

    De retenir encore un peu de son,

    Son odeur,

    Son corps,

    Son doigt sur mon cœur.

     


    votre commentaire
  • Panier de crabe

    Tiens, demain j'irai bien à la mer

    Avec ma compagnie odieuse

    Me balader sur mon chemin de travers...

    Me reste plus qu'à trouver une plage silencieuse.

     

    De mon cœur de glace surfacé,

    c'est sûr, je n'écouterai pas la face B

    Parce qu'un diamant me l'a rayé

    Et que sur l' A, je suis bloquée.

     

    Garçon, ce sera la même chanson pour moi,

    Que je marche droit, en crabe ou en travers,

    Avec ce vague bruit et ces murmures pervers,

    Ce ressac qui me ramène toujours à toi.

     


    votre commentaire
  • C'est quoi tout ce bruit, 

    C'est quoi tous ces cris ?

    Dans ton silence,

    Qu'est-ce que tu lances ?

    Plus que tu n'en peux dire,

    Tout ce que tu ne peux pas dire.

    Il y a tellement de mots là-dedans,

    Ça fait si mal aux tympans.

    Ce silence lancinant qui me lance,

    J'en ai plein le cerveau.

    Ce manque de mots, cette béance,

    Ça me troue la peau.

     

    Crédit photo : Veb Photographer - Self-Portait


    votre commentaire
  •  

    Le violensoi

    Il ne se raconte pas forcement, mais il se dit, force et ment

    C'est un langage de vous à moi

    qui ne s'apprend pas vraiment

    mais qui sur les autres fait sa loi.

     

    J'ai mis longtemps à mettre un nom dessus

    longtemps à savoir en parler.

    Le viol en soi

    C'est une langue en surplus

    Qui s'apprend sans crier

    comme un mode d'emploi.

     


    1 commentaire
  • Hole

    Je voudrais pouvoir dire :

    Je t'ai noyé dans un flot d'actualité

    Tu es mort, je t'ai tué.

    Je ne veux plus ni te voir, ni te croire

    Ni boire aux flots de ta mémoire.

     

    Mais la réalité est pire :

    Regarde comme tes yeux me descendent

    Avant même que je puisse me défendre.

    Tes lèvres se délectent d'avance

    En s'humectant de ma déchéance.

     

    Comme si c'était un jeu :

    Tu es si fier de toi

    De ta victoire sur moi

    De ma souffrance

    Et de ton innocence.

     

    De la fumée sans feu :

    Je ne suis rien de plus qu'un objet

    Une chose passée, un ancien projet

    Sur lequel tu t'es attardé un instant

    Et que tu as balancé à présent.

     

     


    votre commentaire
  • Parce qu'il ne reviendra pas

    Parce qu'il n'y a que moi pour aller croire

    C'est trop moche

    Je peux toujours sonner la cloche

    Aller voir derrière le miroir

    Je reste seule, il n'est pas là.

     

    Je l'ai croisé ce matin

    j'ai bu sa vue toute l'après midi

    Ce soir, je l'ai mis en réveil-matin

    Cette nuit, on verra bien ce qu'il m'a pris.

     

     


    votre commentaire
  •  Plus jamais je ne tenterai un pas plus haut que l'autre

    C'est une promesse que je croise dans le dos

    Je ne mens pas, j'ai l’œil clos

    et mes pieds sur les vôtres.

     

    Plus jamais je ne tenterai le sort de tirer au hasard

    Dans la liste des possibles infinis

    Un autre numéro que celui qui se crie

    Quand le silence est rare.

     

    Plus jamais je ne tenterai un avoir en pleine possession 

    Sans mes moindres moyens

    Sans avoir fait le plein

    En préalables et vérifications.

     

    Plus jamais, c'est décidé

    Je ne tenterai

    Je me laisserai

    en corps et en papier.

     

    Crédit photo : Lee Jeffries


    votre commentaire
  • Analyse

    J'avance durement

    J'avance crûment 

    Sur ce chemin de rondes croisées

    Jonché de baisers oubliés.

     

    Je n'arrive pas à lire clairement

    Ce qui s'inscrit entre ces lignes, c'est si petit

    Si recouvert de graffitis

    De lignes, de ratures et de sang.

     

    S’il y a quelque chose à trouver

    Je n’ai pas encore la clef

    En attendant, mon sommeil fuit

    Après les douze coups de minuit.

     

    J’aimerai pouvoir dire que je m’enfuie

    J’aimerai avoir de nouveau envie

    Je voudrais tant

    Pouvoir faire sans.

     

    Sans mes désirs inassouvis

    Sans mes fantasmes exacerbés

    Etre page vierge encartée

     

    Dans le livre de tes oublis.


    votre commentaire
  • Croyances

    J'ai bien tenté de traîner mes guêtres

    Sur d'autres mots, d'autres faux-êtres

    En cherchant mes réponses

    Mal à-propos, oui, Aïe ! 

    Là, je me suis fait mal 

    Je suis tombée sur des pierres.

     

    Si on m'a lapidée ? peut-être

    Vous allez me dire que je l'ai cherché

    C'est moi qui m'abuse 

    C'est moi qui me viole

    Les autres n'y sont pour rien

    Les autres ne sont pas là. 

     

    Je suis seule en mon monde

    Maintenant je le saigne

    Le reste essentiel n'est que réellement virtuel

    A chaque coup je m'enfonce

    Le clou de mon spectacle

    Il n'y aura pas d'entracte.

     

     


    votre commentaire
  •  

    Ces mains-là, les siennes

    Aériennes

    Aux ongles courts

    Aux doigts qui courent

    Qui s'envolent sur les touches

    Et les miennes sur ma bouche

    Clouées

    Empêchées d'impossibles touchés.

     

    Crédit Photo : Lee Jeffries


    votre commentaire
  • Merci

     

    Tu as bien fait de partir.

    Même si ça me fend le cœur de le dire

    Cette histoire-là n'était pas pour ton petit cœur

    Trop naïf, trop sincère et en pleurs.

    Et puis, je n'aurais pas voulu

    le dégueulasser un peu plus.

     

    N'y vois que la colère et la haine

    que j'ai vis à vis de moi-même.

    Oui, moi, moi, moi,

    J'en reviens, crois-moi.

    Je me tirerai bien

    Un balle juste là

    où ça fait mal

    mais ça n'y changerait rien.

     

    Tu as bien fait

    Pour ta sauvegarde et pour la mienne

    Ça m'évite une balle, ça m'évite d'être chienne,

    Grâce à toi, je n'aurai qu'à penser ma plaie.

     

    Illustration : Guy Denning

     

     


    votre commentaire
  • Quand tu n'es pas là

    Moi j'y suis encore et je t'y attends

    Et ça me prend du temps.

    Même si nos sans ne sont pas de la même veine,

    Oui, je t'aime.

    Même si nos peines ne pleurent pas la même encre,

    Oui, tu me manques.

     

     

     


    votre commentaire
  • Wallpaper

    Je viens souvent traîner en silence le long de ce mur où je t'attend de mot en mot, en faisant les sans pas.

    Tu ne viens pas, bien sûr, jusqu'à ce mur, personne. Tu as le tien, tu n'as nul besoin de te cacher derrière celui-là.

    Je viens souvent avec ma lanterne éclairer les bords de ce lac blanc, à l’affût du moindre cygne que l'onde pourrait porter jusqu'à moi.

    Je m'assoie là un moment et je pense.

    Je m'invente des romances : ça va bien avec le silence.

    Comme je m'ennuie, je ne reste pas longtemps. Je m'en retourne vite au monde des vivants avec mon cœur pressant et son espoir qui pèse sur moi de tout son poids.

     

     


    votre commentaire
  • Mise à l'index

    Je suis partagée, scindée, cinglée, en deux séparée

    Je suis à deux doigts, tendus dans chaque main

    Et ce ne sont pas les mêmes

    L'un te renvoie, l'autre t'appelle

    L'un veut te voir, l'autre pas.

     

    Je suis indécise, insoumise, triste artiste clown et pitre

    J'ai mes deux masques à portée de voix

    Deux voies de garage et chaque chemin me tend la main

    C'est un choix de trop sans trop avoir voix au chapitre

    Lorsque je ris d'ailleurs, je pleure toujours au même endroit

    Je m'interroge sans réponse et sans fin en tournant ma langue dans la bouche du voisin.

     

    Je suis complètement à la masse dans mes atomes décrochés

    Et si j'ai un conseil à vous donner, c'est d'apprendre à vous défiler.

     

     


    votre commentaire
  • A+

    A+

    Tout ceci me donne envie d'écrire que l'envie d'écrire est tellement plus pleine de vie que mes envies de vous, que vos envies de fou, ou vos "pas envie du tout".

    L'envie d'écrire, voyez-vous, c'est ce qui me garde en vie et mes dits, ce n'est pas vous, c'est inscrit ça aussi.

    Je suis en vers et contre vous avec mes idées à deux sous : vous n'êtes plus dans mes envies tant que j'écris.


    votre commentaire
  • Pré-texte

    Comment se fait-il que cela m'atteigne autant?

    Faut-il que je sois fragile en ce moment....

    J'ai beau trouver normal ce dégagement

    Ça me fait mal, c'est étonnant

    C'est tellement violent

    Comme ça de but en blanc

    Effacée noir sur blanc

    De m'envoyer me faire voir

    Pour une poésie d'un soir

    Qui voulait juste dire

    Des mots pour rebondir.

     


    votre commentaire
  • Passe, Impair et Manque.

    Dans ce jeu à deux, s'il doit y avoir un perdant

    Je veux avoir le dessous et toi en dedans.


    votre commentaire
  • Parterre

    Il y a des vies

    Où l'on ferait mieux de se terre et

    De se taire

    On n'est pas apte à se plaire.


    votre commentaire
  • J'ai perdu un devenir d'ami aujourd'hui

    Enfin, c'est pas lui qui le dit

    Ami, c'est un de mes grands maux

    Je suis un lierre nucléaire

    Je m'attache en trop

    Autrement, je ne sais pas faire.

     

    J'ai perdu l'harmonie juste ici

    Parce que, lui, il ne joue plus rien

    Mi à do, c'est un accord plutôt vain

    Quand on ne le justifie

    qu'au fil d'un prénom

    C'est facile d'en enlever le son.

     

    J'ai paumé une attache

    Un lien un peu lâche

    Parce qu'il peut se nouer derrière

    Le droit de vouloir se taire

    Et que l'on peut en défaire les amarres

    dès qu'il y en a marre..

     

    Ça doit être génétique, c'est symptomatique

    Dès que j'ai des amitiés, elles se font piétiner

    Ça doit être inscrit dans mes veines, ce manque de veine

    Et quand le rire devienne polémique

    Je passe au rang des conjurés

    Je ne peux que laisser ceux que j'aime 

    Devenir mes ennemis jurés

    Et rien ne peut se mesurer à ma peine.

     

     

     

     


    votre commentaire
  • C'est pas parce que you are me...

    En nos sexes opposés

    Toi en sensibilité, non reniée, entendue

    Moi en liberté, relâchée, non détenue 

    C'est là tout l'enjeu

    D'une complicité à deux

    Ce "nous", dans l'intimité de nos "je" conciliés.

     

    Ta sensibilité n'a pas à se laisser enterrer sous les pas de ma liberté.

    Ma liberté ne doit pas avoir à se taire pour ne pas heurter ta sensibilité.

     

     

     


    votre commentaire
  • Alien

    C'est folie que de tenter de nouer des relations dans l'obscurité.

    L'anonymat ne protège pas.

    Il dresse un mur de prisonniers qu'on s'ensanglante à déconstruire.

    Il ne libère que l'énergie que l'on y met.

    C'est un trou noir qui vous aspire.

    Dans cet espace, personne ne vous entend crier.

     


    votre commentaire
  • Gauss

    Il ne pourra rien m'arriver

    Il ne pourront pas me toucher

    Je me disais ça en m'endormant

    en mâchant mes mots lentement.

     

    Mais maintenant, l'angoisse est revenue

    Comme juste après

    Comme juste avant

    Comme quand j'étais enfant

    Tout pareil, en juste un peu plus grand.

     


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique